Consolidation in the Dairy Industry
February 1, 2002Real Milk in Wisconsin
February 1, 2002Par le Docteur Ron Schmid
Traduction française par Maurice LeGoy
English Original
En 1970, j’ai emménagé sur l’ile de Martha’s Vineyards. J’étais complètement détraqué du point de vue gastro-intestinal. J’ai alors commencé à m’alimenter essentiellement de fruits de mer, de légumes frais et de salades, de lait cru et d’oeufs achetés à la ferme voisine de mon habitation, avec un peu de viande et de pain complet. Mes problèmes de santé, que je n’avais pas réussi à régler pendant des années, disparurent alors complètement.
Le lait cru est resté un élément essentiel de mon régime alimentaire. Depuis 1961,j’ai vivement recommandé le lait cru aux milliers de patients qui m’ont rendu visite à ma consultation de neuro-psychiatrie. J’exerce dans le Connecticut où tout le monde a le droit d’acheter du lait cru certifié sur toute l’étendue de l’état, sauf à Fairfield, ville où un bureau fachiste de la santé a imposé une mesure impossible à attaquer interdisant la vente du lait cru, en raison d’un manque de ressources financières de la ville.
Le lait cru commercialisé dans le coin du Connecticut où je vis provient de la ferme Debra Tyler, à Cornwall Bridge. Debra nourrit 9 vaches sur ses 14 acres de prairies, soit un peu plus de 6 hectares (Note du Traducteur). 8 magasins de produits de santé du centre et du nord du Connecticut vont y chercher le lait qu’ils vendent. Il y a environ une douzaines d’autres exploitations certifiées pour le lait cru sur les 210 fermes laitières que compte l’état du Connecticut.
Debra possède des vaches inscrites de race Jersey. La plupart des autres exploitations sont peuplées de Holstein, qui donnent plus de lait, mais un lait moins riche en protéines, en matières grasses et en calcium que celui des Jersey. Cette race a été sélectionnée en France pour la fabrication de fromages. La teneur en matière grasse du lait de ces vaches est bien au dessus de celle des Holstein à certaines périodes de l’année (4,8% au lieu de 3,5% pour le lait entier). Les vaches de Debra consomment surtout de l’herbe au printemps, en été et en automne, et l’hiver elles sont alimentées avec du foin complémenté par un mélange de maïs et de tourteau de soja cuit dans un rapport de 5 pour 1.
La ferme a le label BIO. La certification revient à plusieurs centaines de dollars par an, et nécessite une quantité considérable de papiers administratifs. Cela veut aussi dire que Debra doit payer plus pour acheter des aliments certifiés BIO provenant d’usines situées plus loin que celles produisant des aliments localement qui sont BIO eux aussi, mais n’ont pas la certification. Ce qui pose d’ailleurs la question de savoir s’il y a vraiment besoin de demander la certification d’un aliment, quand on connait et fait confiance au fermier qui le produit.
TÉMOIGNAGE SUR LE LAIT CRU
Le droit pour les habitants du Connecticut d’acheter du lait cru a été sérieusement menacé en 1984, quand le Comité de l’Etat pour l’Environnement s’est mis à faire des réunions sur la certification. Mais un vote presque unanime a permis de donner l’autorisation à de nouvelles exploitations de vendre du lait cru. J’ai apporté mon témoignage lors de ces audiences. Mon témoignage était une réponse aux objections élevées contre l’utilisation du lait cru par la direction du service de santé de l’état du Connecticut, et il apporte la preuve des avantages du lait cru. Il est résumé de la façon suivante par l’épidémiologiste de cet état:
L’épidémiologiste de l’état a écrit dans son raport “qu’il reste à démontrer que le lait cru ait quelqu’intérêt bénéfique pour la santé…” Il cite les articles joints à sa lettre. Dans un de ces articles, intitulé “Le lait non pasteurisé, Risques d’un fétiche en matière de santé”, les auteurs du rapport font une série de citations fausses à propos des recherches effectuées par Francis Pottenger avant de conclure que le lait cru ne présente aucun intérêt pour la santé.
J’ai donné les détails de ce rapport dans la documentation remise aux membres du Comité. Car ce qu’a réellement réalisé Pottenger dans ses expériences est ce qui suit. Il a utilisé 4 groupes de chats. Tous recevaient de la viande crue pour un tiers de leur ration. Les deux autres tiers étaient soit du lait cru, soit du lait chauffé par trois méthodes différentes. Le régime à base de viande fraîche et de lait cru a donné de nombreuses générations de chats en bonne santé. Tous les régimes au lait pasteurisé se sont traduits par des anomalies du squelette, une diminution des performances de la reproduction et une sensibilité plus grande aux maladies infectieuses et dégénératives.
Mais au juste, qui était Pottinger? C’était le fils d’un médecin, qui a fondé le fameux sanatorium Pottenger, qui eut son heure de gloire, à Monrovia, en Californie, pour le traitement de la tuberculose. Il fit ses études au Los Ageles County Hospital et devint assistant à temps plein au Sanatorium. Entre 1932 et 1942, il dirigea l’expérience connue maintenant sous le nom d’Etude Pottinger sur les Chats. En 1940, il fonda le Francis Pottinger Jr Hospital, à Monrovia. Jusqu’à sa fermeture en 1960, l’hopital s’est spécialisé dans le traitement des affections non tuberculeuses du poumon, et en particulier de l’asthme.
Le Docteur Pottinger a été l’auteur régulier et prolifique de la littéraure médicale et scientifique. Il a été président de plusieurs organisations professionnelles, en partuculier de la Los Angeles County Medical Association, de l’American Academy of Applied Nutrition et de l’American Therapeutic Society. Il a été membre d’une longue liste d’autres associations professionnelles.
Les expériences de Pottinger ont été réalisées dans les conditions scientifiques les plus strictes. Ses références remarquables lui ont valu le soutien de médecins proéminents. Le Professeur Alan Ford, M.D., Professeur de pathologie à l’Université de South California et pathologiste au Huntingdon Memorial Hospital de Pasadena, a supervisé toutes les découvertes pathologiques et analytiques de l’étude en question. C’est une attitude que nombre de scientifiques contemporains oublient souvent. Une question en particulier que la science moderne a ignorée est la suivante: Quelle est l’importance nutritive des nutriments thermolabiles détruits par la chaleur utilisée et qui ne sont présents que dans les aliments crus?
Voici quelques citations de Pottinger, extraites de son article “Evidences cliniques de la Valeur du Lait Cru”:
“Certains éléments contenus dans le lait sont thermolabiles. Bien que leur destruction ne conduise pas à la mort, leur carence empêche le développement normal des enfants. Cela peut se traduire par un développement anormal du squelette ou la diminution de sa solidité. Un retard de développement de l’ostéogénèse se constate plus fréquemment chez les enfants… qui sont alimentés avec du lait traité par la chaleur. Cela ne se produit jamais chez les enfants nourris au lait cru… J’affirme cela d’après les constatations que j’ai faites sur 150 enfants, dont les parents m’ont consulté pour des problèmes d’allergie. Beaucoup d’autres chercheurs ont aussi trouvé que le traitement du lait par la chaleur interférait avec son assimilation correcte et ses qualités nutritionnelles… Du point de vue nutritionnel le meilleur lait est le lait cru…. Le traitement du lait par la chaleur interfère avec le métabolisme du calcium, provoquant… un retard de l’ossification et la formation de petits os… L’interférence avec le métabolisme du calcium, tel qu’il se révèle dans les os, n’est que l’indice d’un métabolisme du calcium profondément perturbé dans l’ensemble de l’organisme”.
Pour ce qui me concerne, j’ai personnellement prescrit le lait cru de vaches nourries à l’herbe depuis près de 15 ans à présent. Maintes et maintes fois, j’ai constaté la guérison d’allergies tenaces presque subitement et des améliorations “dramatiques” de l’état de santé. Les otites de l’oreille moyenne, en particulier chez les enfants disparaissent en général, sans rechutes avec le lait cru. Enfants et adultes, incapables de boire du lait pasteurisé sans avoir de troubles, se portent à merveille, quand ils passent au lait cru. Parmi les centaines, voire des milliers de mes malades, aucun n’a jamais été atteint de salmonellose, de Campylobactériose, ni d’aucune affection liée à l’ingestion de lait cru.
Dans la lettre que j’ai déjà mentionnée, l’épidémiologiste en question déclare que ” les méthode des certification et/ou d’inspection ne donnent pas de garantie quant à la contamination par des germes pathogènes.” Il donne aussi une liste des nombreux micro-organismes qui sont accusés d’être transmis par l’ingestion de lait cru, sans signaler que, ainsi que le montre la littérature qui accompagne le rapport, les seuls microbes potentiellement pathogènes dans le lait cru sont les salmonelles et les Campylobacter. Dans un des articles qu’il cite, “Les Risques de la Consommation du Lait Cru”, paru dans le Western Journal of Medecine, les auteurs écrivent- : “Les maladies dues aux Salmonelles et aux Campylobacters ne sont généralement pas graves. Mais chez les personnes déficientes, en particulier celles victimes d’un cancer et celles qui sont immuno-déprimées par la maladie ou un traitement, ces affections peuvent devenir graves.”
Par conséquent, l’essentiel de l’argumentation de l’Etat contre la consommation de lait cru est “qu’il pourrait, peut-être, dans des cas isolés, provoquer des maladies sérieuses chez certaines personnes dont le système immunitaire est affaibli par les effets toxiques de la chimiothérapie”. Et ce serait pour de telles raisons que ceux des consommateurs qui pourraient choisir de boire du lait cru certifié pour les bienfaits que j’ai mentionnés se verraient privés de ce droit???
Heureusement, les membres du Comité préposé à l’Environnement ont vu le peu de poids de l’argumentation des services de l’état, et ils ont voté en faveur du lait cru.
Le lait dans l’Histoire et l’Evolution
Tout le monde n’est pas d’accord pour penser que le lait devrait faire partie du régime alimentaire après l’enfance. Le principal argument avancé est qu’aucune espèce animale ne boit de lait après le sevrage, et que nous ne devrions pas le faire non plus, plus particulièrement parce que c’est du lait d’autres espèces. Nombre d’adultes ont des difficultés à digérer le lait et les allergies aux produits à base de lait pasteurisé sont monnaie courante. Alors cela donne créance aux arguments développés contre la consommation du lait. Il faut ajouter que de telles réactions sont la conséquence de la pasteurisaion elle-même et aussi celle de la mauvaise qualité du lait et des produits laitiers obtenus aujourd’hui dans la majorité des fermes conventionnelles. Bien que des susceptibilités génétiques individuelles puissent jouer un rôle, la réaction de l’organisme contre le lait dépend largement de la qualité et de l’état du lait en cause.
La population suisse de la Loetschental Valleyat été l’un des groupes indigènes étudiés par Weston Price. Ils utilisaient le lait en grande quantité pour leur alimentation, les autres étant certaines tribus africaines, y compris les Masaï. Les habitants de cette vallée consommaient alors du lait cru, entier, frais ou fermenté à la fois, du fromage et du beurre en quantité substantielle. Le lait provenait de vaches en pleine santé nourries à l’herbe et était consommé cru, sans pasteurisation et sans homogénéisation. De tels aliments jouent manifestement un rôle capital dans un programme de santé établi pour des individus génétiquement incapables de digérer correctement le lait. C’est une source très riche de vitamines liposolubles A et D naturelles et d’autres éléments essentiels qui sont en quantité très faibles dans les régimes peu riches en graisses animales de qualité. Contrairement à l’opinion générale, des quantités libérales de graisses animales, en particulier celles provenant d’animaux nourris à l’herbe, sont essentielles au maintien en bonne santé et à la résistance aux maladies.
Bien sûr, il est possible de vivre en bonne santé sans manger de produits laitiers. Price a trouvé des groupes humains possédant une résistance complète aux caries dentaires et aux maladies dégénératives chroniques sans absorber de lait. Mais l’alimentation de ces peuplades était invariablement riche en graisses animales, en calcium et autres minéraux, provenant d’autres sources que le lait. L’extrémité molle des os longs était communément grignotée, le corps de l’os et les os plats servant à la préparation de soupes et de bouillons diverss. La médecins contemporaine a découvert l’importance des apports alimentaires de calcium. Plusieurs études récentes ont montré qu’une pression sanguine élevée et certains autres problèmes de santé étaient attribuables à une carence chronique en calcium, y compris l’augmentation de la fréquence des cancers du colon et de la prostate chez l’homme, et l’ostéoporose et l’ostéoarthrite à la fois chez l’homme et chez la femme. Paradoxalement d’autres problèmes sont associés à de fortes consommations de lait et n’ont pas été relevés par les chercheurs, les nutritionnistes et les médecins spécialistes de l’alimentation. L’importance de la qualité et de la fraîcheur du lait explique ce paradoxe. Cette idée n’a pas été prise en considération pour expliquer certains effets négatifs de la consommation des produits laitiers.
La domestication des animaux pour la production du lait remonte à quelque 8 à 10.000 ans, à une époque où certaines modifications génétiques de certaines populations en Europe, au Moyen Orient et certaines régions d’Afrique leur ont permis de digérer du lait à l’âge adulte. Le lait des animaux domestiqués commença alors à devenir un élément très important de l’alimentation humaine. Avec la domestication et la sédentarisation, de moins en moins d’animux sauvages étaient disponibles. Comme les populations se déplaçaient moins, la chasse perdait de l’importance et les gens se mirent à consommer plus de graines et de légumes. Dans cetaines peuplades, le lait remplaça les os des animaux comme source principale du calcium et de certains autres minéraux.
Dans certaines civilisations où les adultes consommaient du lait, il était souvent utilisé sous forme de lait caillé ou fermenté. Cela ressemblait en quelque sorte à du yaourt fait maison; et une quantité importante du lactose (le sucre du lait) était ainsi décomposée par l’action des bactéries. Le yaourt ou le lait caillé sont plus faciles à digérer que le lait frais, en raison du fait que, si le caillage du lait n’est pas réalisé avant son absorption, cette opération nécessaire à la digestion subséquente doit se faire dans l’estomac même et elle dure plusieurs heures.
Les adaptations lors de l’évolution des espèces sont toujours dues à une cause particulière. Les humains préhistoriques qui ont possédé la capacité de digérer le lait à l’état adulte possédaient une avantage de survie par rapport à ceux qui ne l’avaient pas : c’est le moteur de l’évolution. Dit de façon plus simple, nombre d’êtres humains acquirent la capacité de digérer facilement le lait cru, parce que le lait cru provenant d’animaux en bonne santé nourris à l’herbe leur donnait un avantage pour l’avenir. Cela les rendait plus vigoureux et plus aptes à se reproduire. Un tel lait reste un aliment merveilleux, qui nous amène des nutriments liposolubles, du calcium et d’autres minéraux présents en trop faible quantité dans nos régimes contemporains.
Au cours des six années qui se sont écoulées depuis la présentation du rapport mentionné ci-dessus, je suis devenu plus convaincu que jamais de l’importance du lait cru pour les personnes de tout âge. Pour celles, très nombreuses, qui se nourissent de la façon que je leur conseille, le lait cru est la source prinipale de certains enzymes. Je suis convaincu que les enzymes sont de toute première importance dans la convalescence et dans l’obtention et le maintien d’une bonne santé. Des centaines de personnes que j’ai soignées utilisent le lait cru de la ferme Debra comme partie capitale de leur traitement naturopathique.
Il n’y a pas de jour qui passe, que je ne sois reconnaissant du fait que je vive dans un Etat où les bureaucrates et les dictocrates de la santé ne nous aient pas dépouillé de ce qui devrait être un droit constitutionnel inaliénable. Je veux parler du droit d’acheter du lait cru et certains autres aliments sains, produits localement, en direct de ceux qui les produisent et les fabriquent.
Il es impossible de sous-estimer l’importance du travail de Debra Tyler et de celui des fermiers qui lui ressemblent. Je rêve de voir enfin le jour où chaque Américain aura le droit d’acheter d’acheter lait cru, viande de boeuf, volailles et tout produits de la ferme, directement chez le fermier qui les produit. Ce jour où le joug des interdits et de la paperasserie auront été jetés à la poubelle et où nous serons à nouveau libres de produire et de consommer de vrais aliments bons pour la santé. Les hommes et les femmes qui ont fondé notre nation ne l’ont pas voulue pour que des intérêts commerciaux contrôlent notre alimentation et, par delà, notre santé.
Ce droit appartient au peuple. Il en a été dépouillé. Il faut que nous unissions pour le recouvrer…
Le Dr Ron Smith a exercé la profession de médecin spécialisé en naturopathique, dans l’état du Connecticut depuis l’obtention de son diplôme du National College of Naturopathic Medecine en 1981. Egalement diplômé du Massachussets Institute of technology (le fameux MIT), il a enseigné la nutrition dans les 4 écoles médicales agerées aux Etats-Unis en matière de naturopathie. Il a été pendant un an directeur de clinique et médecin-chef du Collège de Médecine Naturopathique de Bridgeport. Il es membre de l’Association Américaine des Médecins Naturopathes et de la Société des Médecins naturopathes du Connecticut. Il fait aussi partie des Membres Honoraires de la Weston A. Price Foundation; Il est aussi le fabricant d’une ligne de suppléments nutritionnels, 100% naturels. Il est l’auteur de “Les aliments naturels sont vos meilleurs médicaments”, dont la première édition remonte à 1986.